Franco-coréenne installée au Grand-Duché, Aline Tskhay-Kim a ouvert K-Youty, un concept-store dédié aux soins de beauté coréens, au cœur du passage Beaumont à Luxembourg-Ville.

Loin des clichés distillés sur les réseaux sociaux, elle partage une vision intime et nuancée de la K-beauty, héritée de sa culture, de son enfance et des gestes ancestraux qui se transmettent de génération en génération.

À la recherche des dernières pépites coréennes

Nous la rencontrons quelques jours à peine avant son départ pour Séoul, où elle visitera un salon international consacré à l’innovation cosmétique. Aline Tskhay-Kim est aussi impatiente de retrouver ses racines que des découvertes qu’elle s’apprête à faire. « Je pars dénicher de nouvelles marques, des gestes encore inconnus ici, repérer les prochains ingrédients stars », sourit-elle. Pour Aline, la beauté est vivante, mouvante et la K-beauty est avant tout une culture de soin qui s’invente autant qu’elle se transmet.

Loin des idées reçues, une culture ancrée dans la transmission

« En Corée, prendre soin de soi est une norme », insiste-t-elle. Dès l’enfance, les gestes de soin sont transmis, incarnés : de sa grand-mère à sa mère, puis de sa mère à elle et aujourd’hui à son fils. C’est toute une philosophie de l’attention à soi et aux autres qui s’exprime dans les rituels de beauté coréens. Une exigence quotidienne qui prend des atours moraux : « Soigner sa peau est un signe de respect envers soi-même, envers les autres et une manière de dire : je ne suis pas paresseuse ».

Une histoire millénaire du soin

Cette rigueur vient de loin. Les racines de la K-beauty plongent dans l’histoire plurimillénaire de la Corée.
Aline évoque les gisaeng, ces artistes et courtisanes érudites de la dynastie Joseon, qui maîtrisaient l’art de l’élégance et du soin dans les moindres détails. Elle cite aussi le Dongi Bogam, un traité médical du XVIIe siècle qui structure encore aujourd’hui la pharmacopée traditionnelle et inspire la cosmétologie moderne. On y retrouve déjà des recettes à base de plantes, de racines, d’extraits fermentés, bien avant que ces ingrédients ne deviennent des tendances plébiscitées sur les réseaux sociaux.

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En Corée, prendre soin de soi est une norme

Entre science et tradition

Aline insiste sur un point : l’innovation coréenne ne s’oppose pas à la tradition ; elle en est l’extension. « La Corée a toujours su mêler sciences modernes et savoirs anciens, en tirant le meilleur de chaque monde ». Les soins au ginseng, aux algues millénaires ou à la centella asiatica ne sont pas des gadgets, mais au contraire, des concentrés de recherche, d’observation, de respect de la peau.

Clarifier les malentendus

Pour autant, la fondatrice de K-Youty reconnaît les détournements et les malentendus. « Contrairement à ce qu’on entend, les dix étapes n’ont pas à être faites rituellement chaque jour : l’exfoliation ou les masques sont à utiliser une fois par semaine. Et puis, c’est une structure souple, pas une obligation, chacun est libre de venir y piocher ce dont il a envie ou besoin ». De plus, les routines se simplifient, avec des produits multifonctions à la croisée de l’essence et du soin, toujours plus efficaces. La véritable obsession n’est pas la quantité mais la cohérence, le geste juste.

La peau, reflet de l’âme

« La peau est le miroir de l’âme », aime à dire Aline. Une maxime héritée de la pensée néo-confucéenne.
En Corée, il est inconcevable de sortir sans protection solaire, inconcevable aussi de se coucher sans avoir nettoyé son visage. Là-bas, même les hôtels modestes mettent à disposition des écrans solaires. Une forme de discipline collective où la peau raconte ce que l’on est, ce que l’on transmet.

Une relation intime avec chaque cliente

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Je ne veux pas juste vendre des produits. Je veux transmettre des gestes, une histoire, une manière d’être au monde

Le credo d’Aline tient dans sa volonté de tisser un lien très personnel avec chaque cliente. « Je ne veux pas juste vendre des produits. Je veux transmettre des gestes, une histoire, une manière d’être au monde ». Dans sa boutique, elle prend le temps, explique, propose des diagnostics, fait tester. Elle observe, explique, montre les gestes ad hoc, adapte les protocoles. Elle enseigne par l’exemple, comme sa mère le faisait.

Un soin sur mesure, pour chaque peau

Les clientes du Luxembourg, souvent curieuses, exigeantes, en quête de sens, trouvent dans la K-beauty une nouvelle façon de se reconnecter à soi. « Beaucoup de femmes avec des postes importants passent le pas de la porte. Elles me disent souvent : pour la première fois, je prends un moment pour moi. Je suis fière d’être celle qui leur apprend à faire une pause dans leur quotidien exigeant ». Aline évoque la réappropriation, la confiance retrouvée et aussi, les résultats : « Elles reviennent, surprises, heureuses, en disant : je ne pensais pas que c’était possible ! ».

Vers un futur encore plus innovant

Aline scrute les tendances, les innovations. Les algues marines, proches de la structure biochimique de la peau humaine, seront au centre des formulations à venir. L’IA commence aussi à infuser les processus de création cosmétique en Corée. Mais pour elle, rien ne remplacera jamais l’humain. Un regard, un toucher, un geste. Bref, le B.A.-BA made in Corée.

Les coups de cœur d’Aline

Rejuver Serum, Cell by Cell

Qu’elle applique lorsqu’elle est fatiguée. Ce produit offre un effet lumière immédiat et atténue visiblement les rides en quelques minutes, procurant une sensation de “retour en arrière” dans le reflet du miroir.

Mystic Light Cica Refreshing Hydrogel Mask, Lalucell

Très simple à utiliser, contenant l’équivalent d’un flacon de sérum, il permet un effet boost immédiat sans nécessiter une routine complète. Un produit idéal pour les novices.

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