Rougeurs, tiraillements, démangeaisons… nous serions de plus en plus nombreuses à avoir un la peau sensible. Comment s’en préserver et favoriser un retour au calme ? ELLE Luxembourg fait le point.
Il suffit de faire un petit tour sur Google Trends et de saisir « Sensitive skin » pour visualiser l’augmentation constante des recherches internet mondiales sur le sujet depuis dix ans. Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, environ 70 % des femmes et 60 % des hommes déclarent avoir une peau sensible* et le Luxembourg ne fait pas exception (Farage MA, 2019, The Prevalence of Sensitive Skin). Mais qu’est-ce qu’une peau sensible ? La marque Sisley a mis au point un diagnostic ciblé à réaliser dans leurs points de vente pour déterminer si l’on est concerné ou pas. Une démarche justifiée par la complexité du sujet. Excepté des rougeurs temporaires, il s’agit majoritairement de ressenti. La question est : est-il réel ?
Les auteurs d’une étude menée aux États-Unis en 2013 (Sensitive Skin in the United States: Survey of Regional Differences) pointaient déjà cette composante subjective : « Les contributions culturelles à la perception de la sensibilité de la peau, en particulier chez les femmes, sont souvent ignorées mais devraient être considérées comme une composante probable de la perception de la sensibilité de la peau. » Le nombre de peaux sensibles augmente peut-être aussi parce que les hommes ont moins peur aujourd’hui de revendiquer cette sensibilité, perçue culturellement comme féminine.
Il arrive aussi que l’on se trompe. On pense avoir la peau sensible alors que la problématique est tout autre. « Une peau déshydratée, en manque de lipides, par exemple, peut tirailler, gratouiller », souligne Annie Black, directrice scientifique chez Lancôme. La confusion avec une peau irritée est aussi fréquente. On pourrait alors être tenté, à tort, d’incriminer les actes esthétiques devenus plus courants. « Ce que l’on fait aujourd’hui en médecine esthétique ne sensibilise pas la peau, on n’est plus à l’époque des peelings au phénol. Elle peut être irritée juste après une intervention, mais ça ne dure pas », rassure le Dr Anne Grand-Vincent. Alors, quels sont les facteurs qui amplifient la sensibilité et comment s’adapter ?
Un excès de cosmétiques ?
L’influence des réseaux sociaux comme TikTok est majeure. « De nombreuses jeunes femmes utilisent tout ce qui est conseillé, même si cela ne convient pas à leur peau ni à leur âge », constate la dermatologue Sylvie Peres, cofondatrice de la marque Alaena. Double nettoyage agressif, excès de peelings, application de crèmes anti-boutons par-dessus des antirides, usage du rétinol trop jeune, etc. « En moyenne, on utilise seize cosmétiques par jour ; là on est bien au-delà. Il y a une surconsommation qui, chez les peaux à tendance grasse, renforce l’acné et, pour les peaux plus fines, crée de la sensibilité. D’autant plus que les formules de bon nombre de ces produits sont très loin d’être clean, elles renferment des ingrédients très sensibilisants », poursuit la dermatologue.
La solution ? On réduit drastiquement sa routine, et pas de peelings ni de rétinol à 20 ans ! Après 30 ans, pour stimuler sa peau, on mise sur des masques aux acides de fruits. « Ils ont cette particularité d’exfolier sans assécher. Donc, on les recommande même pour les peaux assez sensibles. C’est le temps de pause et la fréquence d’utilisation – une fois par semaine maximum – que l’on va réduire par rapport à une peau “normale” », souligne le Dr Sylvie Peres, dont le Peeling Acides de Fruits s’adapte à toutes les peaux. Elle préconise à chaque étape de la routine, des produits respectueux de la barrière et du microbiome cutanés. « Quand on reste au plus près du cycle cellulaire, la peau s’autorépare naturellement », conclut-elle.
Trop de pollution ?
De manière générale, la pollution provoque du stress oxydatif, une modification de la barrière cutanée et un vieillissement accéléré. « Selon les types de polluants, on constate aussi un effet sensibilisant », souligne Cyrille Telinge, fondateur de la marque Novexpert. Parmi ces polluants, on trouve les COV, des composés organiques volatils présents dans notre environnement intérieur via les peintures, les colles, les solvants, etc. « Des études montrent qu’ils perturbent la filaggrine, protéine clé de la barrière cutanée », indique Cyrille Telinge.
Autres agresseurs : les particules en suspension dites PM2.5, qui vont jusqu’à favoriser les poussées d’eczéma chez les personnes aux peaux atopiques. « Elles provoquent un stress oxydatif, de l’inflammation ; les particules les plus grosses altèrent la fonction barrière, les plus petites pénètrent en profondeur », ajoute le spécialiste.
La solution ? On piste les actifs antioxydants, type polyphénols, vitamine C, niacinamide. « Les acides gras oméga, ainsi que les céramides, associés à des pré et probiotiques, favorisent de leur côté une bonne fonction barrière. On les marie à des actifs apaisants pour limiter la cascade inflammatoire », conseille Cyrille Telinge, dont la Crème Douceur Hydro-Biotique Mg répond à ce besoin. Sans oublier le réflexe de base : se nettoyer la peau méticuleusement chaque soir.
Un pic de stress ?
Une étude récente menée par Codex Labs, en partenariat avec YouGov, a montré qu’en cas d’eczéma, le stress chronique était un facteur aggravant, car « cette inflammation constante peut affaiblir la barrière cutanée, rendant la peau plus vulnérable à d’autres agressions ». Un état de fragilisation qui vaut pour tous. « La communication avec le cerveau se fait via des peptides, des neuromédiateurs, des terminaisons nerveuses. En cas de stress, par exemple, l’excès de cortisol affaiblit l’organisme, mais aussi la peau », indique Annie Black. Une avalanche de molécules pro-inflammatoires vient aussi perturber l’équilibre.
La solution ? Là aussi, le plein de molécules anti-inflammatoires s’impose. En cosmétique, le terme ne peut pas légalement être utilisé par les marques, on parle donc d’ingrédients apaisants. « Le bisabolol, par exemple, est un actif très performant, il réduit le nombre de cytokines pro-inflammatoires », note Annie Black. On peut également tenter d’apaiser le stress oxydatif en faisant une cure interne de glutathion, un antioxydant naturellement produit par le foie. Une étude menée par Princeton Consumer Research UK a montré l’impact positif d’une supplémentation avec le complément alimentaire Liposomal Glutathion d’Altrient. Après douze semaines, une réduction de 80 % des rougeurs a été constatée. Et pour mieux gérer son stress mental, on pratique, par exemple, la cohérence cardiaque.
Un microbiote intestinal déséquilibré ?
Aujourd’hui, les liens entre la peau et le microbiote intestinal ne sont plus à prouver. Or, ce dernier perd en diversité, et ce n’est pas une bonne nouvelle. « Cela est lié à l’alimentation industrielle. On sait que dans les pays peu industrialisés, le microbiome des populations est plus riche et il n’y a pas de problèmes de peau », note Marie Drago, docteur en pharmacie, spécialiste du microbiome et fondatrice de Gallinée. Pauvres en nutriments, riches en sucres et additifs, les aliments transformés ont tout faux pour nos bactéries. La question des pesticides, souvent posée pour l’environnement ou l’influence directe sur la santé, est encore peu envisagée par ce biais. Or, impact il y a. « Le glyphosate altère le microbiome intestinal en permanence », indique Marie Drago, qui recommande la lecture du livre What Your Food Ate de David R. Montgomery et Anne Biklé.
La solution ? On consomme des fibres, ces prébiotiques qui nourrissent les bonnes bactéries et favorisent la diversité du microbiome, ainsi que des probiotiques, avec les aliments fermentés (yaourt, kéfir, choucroute, etc.). Pour réduire l’inflammation, on n’oublie pas les oméga-3, présents dans les poissons gras. Les compléments alimentaires ont aussi un rôle à jouer. Gallinée a par exemple prouvé que son complément Calme & Microbiome diminuait en quatre semaines les rougeurs de la peau.
« Quand on reste au plus près du cycle cellulaire, la peau s’autorépare naturellement. » — Dr Sylvie Peres
La shopping list ELLE Luxembourg
Bouclier. Céramides et nutriments pour hydrater en profondeur et renforcer la barrière cutanée. 50 ml, 38,65 €
Enveloppant. En quatre semaines, sensibilité et rougeurs diminuent de plus de 40 %. 50 ml, 52,90 €
Régénérant. Pour apaiser et rééquilibrer le microbiome cutané. 37 €
Préventif. Ses facteurs de croissance soutiennent les systèmes de défense et de réparation naturels, 30 ml, 15,90 €
Ultra-calmant. Il diminue l’inflammation de la peau et réduit l’inconfort. 40 ml, 171,50 €
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