Sous l’impulsion de Blazy, l’univers Chanel est en pleine mutation, et tout porte à croire que le virage est des plus prometteurs. Après un tel coup d’éclat, le monde de la mode attend la suite avec une curiosité fébrile.
Cette saison de mode a été marquée par de grands moments, avec plusieurs noms retentissants faisant leurs débuts dans certaines des maisons les plus emblématiques. Mais ce soir, l’apothéose tant attendue est enfin arrivée : la première collection de Matthieu Blazy pour Chanel.
©Launchmetrics Spotlight / Chanel S26
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Il y a près de dix mois, Blazy était officiellement nommé à la tête de la direction artistique de la maison, au terme de longs mois de recherche du candidat idéal. À la clôture de la Semaine de la mode de Paris, la tension autour de ce premier défilé avait atteint son comble.L’excitation dépassait largement le simple effet d’un changement de direction créative, devenu presque banal dans l’industrie ces dernières années. Le début du mandat de Blazy marque un véritable tournant pour cette maison de couture centenaire. Sa prédécesseuse, Virginie Viard, avait longtemps été la bras droit de Karl Lagerfeld et travaillait depuis des décennies sur les collections Chanel avant de prendre les rênes en 2019. Blazy, lui, arrive avec un regard entièrement neuf — et il l’a clairement prouvé ce soir.
À première vue, la collection semblait annoncer un virage radical pour Chanel. Les codes emblématiques de la maison étaient bien présents — tweed, camélias, escarpins à bouts contrastés — mais le ton était sensiblement différent. Pourtant, l’ensemble respirait l’esprit de Gabrielle « Coco » Chanel. Celle-ci avait révolutionné la garde-robe féminine en prônant une simplicité moderne et en plaçant la liberté au cœur de sa vision. Ce sont précisément ces deux principes qui ont servi de socle à la première collection de Blazy.
©Launchmetrics Spotlight / Chanel S26
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Les notes du défilé parlaient d’une véritable conversation entre le créateur et Mademoiselle Chanel. Des blazers à la coupe masculine, courts et structurés, manches retroussées, étaient associés à des jupes portefeuille laissant entrevoir juste ce qu’il faut de jambe, avec des ourlets volontairement non finis.
Des chemises inspirées de la garde-robe masculine – en référence aux modèles Charvet que Coco Chanel empruntait autrefois à Boy Capel – étaient portées lâches sur des jupes fluides aux ourlets asymétriques.
Les robes empruntaient un style art déco, tantôt blanches soulignées de lignes graphiques noires, tantôt en soie fluide rehaussée d’un unique camélia posé sur la hanche. Les jupes volumineuses ornées de plumes apportaient une touche théâtrale, en particulier le modèle multicolore qui a clôturé le défilé, associé à un simple t-shirt en soie.
Blazy, maître de l’artisanat
Dans l’industrie de la mode, Blazy est reconnu comme un véritable maître de l’artisanat. (Rappelons qu’il a déjà réussi à transformer un ensemble entièrement en cuir en un trompe-l’œil parfait de jean, chemise et débardeur.) Chez Bottega Veneta, il avait déjà mis en avant cette ingéniosité technique, jouant avec des effets trompe-l’œil et des références culturelles éclectiques. Ses défilés figuraient alors parmi les plus convoités de la Fashion Week milanaise.
©Launchmetrics Spotlight / Chanel S26
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Ce talent pour marier sophistication et audace s’est une nouvelle fois imposé ce soir. Des silhouettes étincelantes de perles s’accompagnaient de chapeaux extravagants en plumes, tandis que des tailleurs en « tweed » étaient en réalité peints sur une soie translucide, rendant léger et aérien un tissu habituellement lourd. D’autres ensembles inspiraient le tweed sans l’être vraiment : tricotés pour imiter son motif iconique, ou encore réinventés en manteaux dont les fils se prolongeaient en franges de perles, insufflant un mouvement inattendu à des lignes autrement rigides.
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