La Semaine de la Couture à Paris s’est conclue sur des temps forts aussi poignants que spectaculaires. On a vibré devant la ronde du cœur palpitant imaginée par Daniel Roseberry pour Schiaparelli, applaudi les débuts de Glenn Martens chez Margiela, salué l’émotion de la dernière collection des ateliers Chanel avant l’arrivée de Matthieu Blazy, suivi les ultimes envolées de Demna chez Balenciaga, et plongé dans des mondes organiques et futuristes signés Iris van Herpen et Robert Wun. En marge de cette semaine dédiée à l’excellence artisanale, Jonathan Anderson a marqué les esprits avec ses débuts très attendus chez Dior Homme durant la Fashion Week Masculine, tandis que Jacquemus a clôturé cette même semaine avec panache au château de Versailles, mêlant rusticité paysanne et élégance solaire. Deux interventions hors calendrier couture, mais dont l’écho a résonné jusqu’aux salons feutrés de la Haute.

Cette semaine de la Haute Couture aura été marquée par des transitions historiques, des visions artistiques saisissantes et une énergie créative plus vivante que jamais. Paris reste le théâtre de l’avant-garde émotionnelle et technique. Et si cette édition l’a prouvé une fois encore, elle a aussi semé de grandes attentes pour la saison prochaine. Passage en revue des coups de cœur de ELLE Luxembourg.

Schiaparelli : Un cœur qui bat, littéralement

Impossible de ne pas commencer par Daniel Roseberry pour Schiaparelli, qui, une nouvelle fois, a prouvé sa capacité à allier surréalisme, poésie et virtuosité technique. Le moment le plus marquant ? Une robe sculpturale noire d’où émergeait un cœur battant, orné de perles rouges et activé mécaniquement, palpitant au rythme d’un battement humain. Un geste artistique saisissant, à mi-chemin entre le théâtre anatomique et la science-fiction. Plus qu’un vêtement : une expérience organique et émotionnelle.

Maison Margiela : Glenn Martens fait une entrée fracassante

 

La première collection Haute Couture de Glenn Martens pour Maison Margiela était tout simplement l’un des défilés les plus attendus de la semaine. Le créateur belge, connu pour ses expérimentations chez Y/Project et Diesel, a injecté un souffle dramatique à la maison de l’ombre. Silhouettes déstructurées, bustiers liquides, matières en trompe-l’œil et une scénographie nocturne digne d’un opéra urbain : Martens signe une vision couture résolument conceptuelle et déjà culte.

Chanel : Une page se tourne avant l’ère Blazy

Chez Chanel, l’émotion était palpable : il s’agissait de la dernière collection des ateliers avant l’arrivée très attendue de Matthieu Blazy à la direction artistique. La Maison a rendu hommage au savoir-faire de ses petites mains avec des silhouettes douces, romantiques, presque introspectives, des broderies délicates, des détails de fourrure, ou encore une palette axée sur le noir et blanc, couleurs quintessentielles de l’esthétique Coco Chanel. La Maison boucle ainsi une époque avec élégance, tout en laissant entrevoir la  nouvelle dynamique à venir.

Balenciaga : Le dernier souffle de Demna

Après une ère marquée par la provocation, Demna Gvasalia a tiré sa révérence chez Balenciaga avec une collection Couture beaucoup plus sobre. Moins de slogans, plus de coupes pures, de drapés magistraux et de noir absolu. Une collection mutique , presque cérémonielle, qui sonnait comme une lettre d’adieu à la Maison et à une époque créative controversée. Un moment suspendu.

Iris van Herpen : L’organique en mouvement

Toujours en orbite d’un autre monde, Iris van Herpen a présenté une collection explorant les formes liquides et biologiques, grâce à des technologies de pointe alliées à une construction artisanale hors du commun. Des robes évoquant des coraux flottants, des structures mouvantes et translucides : une immersion totale dans un futur, là où la mode fusionne avec la nature et la science. Van Herpen reste, encore et toujours, la prêtresse de la couture de demain.

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