ELLE Luxembourg a réuni ses lectrices autour d’un petit-déjeuner inspirant au cœur de la maison Les Ambassadeurs, à Luxembourg-Ville. Invitée d’honneur : Camille Vever, septième génération d’une lignée de joailliers visionnaires. À travers son regard, la Maison fondée à Metz en 1821 renaît, certes fidèle à son héritage, mais résolument tournée vers l’avenir.

Redonner vie à un nom endormi

Camille Vever est de ces femmes dont la présence en impose : c’est avec une passion et une fougue non dissimulées que s’engage ce talk inspirant avec Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray.  Devant elles, un public de femmes curieuses, absorbées par l’histoire qu’elle raconte : celle d’une maison disparue depuis quatre décennies, qu’elle a choisi de ressusciter, presque seule, portée par une promesse d’adolescente. « À seize ans, ma grand-mère m’a offert un bijou Vever. En l’ouvrant, j’ai vu mon nom gravé dessus. J’ai compris que je devrais, un jour, rendre cette maison à la vie », confie-t-elle. Un destin scellé mais qui prendra des années avant de s’accomplir. 

Car relancer Vever, c’était un pari fou : la marque avait disparu, son nom même appartenait à un fonds d’investissement luxembourgeois. Il a fallu à Camille Vever deux ans de démarches, d’avocats et d’opiniâtreté pour récupérer son héritage. Une renaissance à contre-courant, empreinte d’une volonté farouche : celle d’une femme qui croit à la transmission, mais aussi à la liberté de la réinventer.

Héritage, art et audace

Fondée à Metz en 1821, la Maison Vever s’impose dès la fin du XIX siècle comme l’un des symboles de l’Art nouveau. Lauréate de cinq Grands Prix aux Expositions universelles, elle incarne alors une joaillerie avant-gardiste, qui marie l’émail, la corne ou l’ivoire à l’or et aux pierres précieuses.

À présent, Camille Vever propose une relecture contemporaine de ce patrimoine. Les créations signées par la directrice artistique Sandrine de Laage s’inspirent des  fondamentaux du mouvement Art nouveau : la faune, la flore et la femme.

Une collection très prisée aujourd’hui reprend le motif de la feuille de ginkgo, symbole de résilience et d’éternité. Derrière la délicatesse des lignes, on retrouve la même audace que celle de ses ancêtres, cette envie de casser les codes, de mêler modernité et poésie.

Au-delà de l’esthétique, Vever est aussi une entreprise à mission, attachée à une joaillerie responsable : 100 % des diamants utilisés sont recyclés, les métaux précieux proviennent de filières éthiques, et les savoir-faire traditionnels, notamment le travail de l’émail, sont transmis dans le respect des gestes anciens.

Raison et transmission

« Mon grand-père avait repris la maison à contre-cœur. Et elle a fini par disparaître. J’ai compris que, même dans une maison familiale, sans passion, rien ne dure », confie Camille. C’est pourquoi elle s’entoure aujourd’hui de talents choisis pour leur regard et leur sensibilité. À commencer par son frère Damien, co-dirigeant, et une équipe d’artisans et d’artistes, convaincus que la joaillerie est avant tout une œuvre collective.

L’art reste au cœur de Vever. À ce titre, le Musée de la Cour d’Or, à Metz, se prépare à accueillir une très belle exposition consacrée à la Maison Vever, du 8 mai au 16 novembre 2026. Un retour aux sources pour une maison née en Moselle et devenue symbole d’élégance à la française.

De l’importance de partager son expérience

Pour Camille Vever, raconter cette aventure, c’est aussi donner la parole à celles et ceux qui osent. Son podcast « Les Voix de l’Audace » en témoigne : une série d’épisodes enregistrés en public, entre confidences et inspiration, où elle reçoit des personnalités comme Vitalie Taittinger ou la ministre française Olivia Grégoire. Toutes et tous partagent ce même fil rouge : transformer l’adversité en moteur, et la passion en boussole.

Les Ambassadeurs, 13 Grand Rue, Luxembourg (centre-ville)

Sur Instagram : @lesambassadeurslux

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