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Faire fi des étiquettes

Il y a celles qu’on nous colle et celles qu’on se colle soi-même. Elles font tellement partie de nos vies que nous ne nous rendons même plus compte que nous en plaquons aussi sur les autres au quotidien. Par paresse ou par ignorance, en tout cas par facilité. Mettre le monde qui nous entoure dans des cases nous rassure, nous donne des repères. Des biais souvent renforcés par une polarisation sociétale qui nous rend malgré nous manichéennes et insatisfaites. Nous nous comparons en permanence. Trop ceci, pas assez cela. Mais nous serons toujours trop ou pas assez pour quelqu’un, à commencer pour nous-mêmes. Ces étiquettes ont un impact infini et provoquent de telles limitations qu’il faut un sacré courage pour s’en détacher ! Loin d’être figées ou faites d’un seul bloc, nous sommes pourtant pétries de nuances et de possibilités, de visible et d’invisible.

Avec les années, je me rends d’ailleurs compte qu’il est plus réaliste de constituer progressivement son propre puzzle que de chercher « la » bonne étiquette qui nous correspond. Car celle-ci n’existe pas. À chacune sa mosaïque personnelle, faite de choix et de changements progressifs. Sans fil rouge anticipé, sans trajectoire toute tracée, nous devenons la somme de nos fragments, à l’image de Désirée Nosbusch, qui nous fait l’amitié de partager les siens avec nous. Au-delà de son parcours impressionnant, c’est la guérison de son rapport au regard des autres qui m’interpelle. Sa soif de transmission.

S’affirmant loin des préjugés d’un monde perçu comme hermétique, les collectionneuses d’art qui nous ont ouvert leurs portes nous parlent aussi de transcender les codes établis. De s’en affranchir pour mieux se les approprier et les faire évoluer vers plus d’accessibilité. Elles nous parlent de conviction, de résonance, de nuance et de métamorphose.

L’un des pouvoirs de la Mode, c’est justement de nous permettre de nous exprimer chaque jour de façon différente, en endossant le costume de notre choix. Ce numéro nous invite à jouer avec ces étiquettes, à les détourner. Alors à nos marques, prêtes, jouons !

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