L’automne nous pousse à ralentir, à prendre le temps de savourer les couleurs changeantes et les journées qui raccourcissent. Mais octobre au Luxembourg ne se vit pas seulement en cocooning : la saison regorge d’occasions de sortir, de se laisser surprendre et de nourrir l’esprit autant que le cœur. Concerts, expositions, théâtre, festivals ou rendez-vous solidaires jalonnent le mois pour inviter chacun à se cultiver, à apprendre, à se détendre et à rêver. Bref, à s’accorder du temps de qualité. Voici la sélection des incontournables d’octobre par ELLE Luxembourg.
(EXPOSITION) Du 1er octobre au 8 novembre : Samuel Olayombo – Canter Days / When Gallop Was the Scroll, Galerie Zidoun & Bossuyt
Courtesy of Zidoun & Bossuyt Gallery
Pour sa troisième exposition solo à la galerie, le jeune artiste nigérian Samuel Olayombo (né en 1991) présente une série puissante où l’enfance dialogue avec l’histoire coloniale, la mémoire et les mythologies culturelles. Ses cavaliers – des enfants, peints dans une palette vibrante de roses et de pastels – réinventent la figure du cavalier, trop souvent associée au conquérant ou au cow-boy, pour en faire des porteurs de récits oubliés.
Puisant dans les westerns américains de son enfance autant que dans les traditions yoruba et les histoires ouest-africaines, Olayombo construit des portraits texturés à la palette knife qui rappellent les scarifications identitaires, entre blessure et transmission. Chaque toile devient un espace de résistance où vulnérabilité, mémoire et réappropriation se superposent. Une exposition qui inscrit la fragilité et la force de l’enfance au cœur d’une réécriture de l’histoire.
(CONCERT) 2 octobre à 19h : Diana Krall à la Rockhal
Courtesy of Rockhal
La grande dame du jazz pose ses notes à Esch-Belval pour une soirée toute en finesse et émotion. Sa voix feutrée, ses phrasés délicats et ses morceaux revisités promettent un moment suspendu. Entre virtuosité pianistique et complicité avec le public, Diana Krall délivre un spectacle à la fois intime et majestueux.
(LECTURE) 2 octobre à 19h30 & 5 octobre à 17h : Fräulein Else au TNL
©Marie Jung
Écrite par Arthur Schnitzler en 1924, cette œuvre phare de la modernité viennoise explore les abus de pouvoir, la double morale et la marchandisation des corps féminins. Contrainte d’accepter une proposition humiliante pour sauver l’honneur de son père, la jeune Else se débat dans un flux de conscience bouleversant. Marie Jung en livrera une lecture habitée au foyer du TNL.
tnl.lu
(DANSE) 3 octobre à 20h : Symfonia au Escher Theater
©Jean-Charles Couty
Kader Attou, figure majeure de la danse contemporaine française, mêle breakdance et ballet classique sur la bouleversante Symphonie n°3 de Górecki. Dix interprètes se lancent dans une chorégraphie ample et fraternelle, où virtuosité acrobatique et lyrisme solennel se conjuguent pour un hommage vibrant à la femme et à la mère.
(OCTOBRE ROSE) 4 octobre : Broschtkriibslaf
©Adobe Stock
La course / marche solidaire contre le cancer du sein ponctue le début du mois. Dans le cadre verdoyant du parc de Hesperange, les participants se retrouvent pour allier effort, convivialité et sensibilisation. Village d’animations, bonne humeur et cause solidaire se mêlent pour une matinée porteuse de sens.
(OCTOBRE ROSE) 10 octobre : Conférence « Cancer du sein : mieux comprendre pour mieux prévenir »
©Adobe Stock
Parce que prévenir est indispensable, cette conférence organisée par la Ligue contre le cancer, proposera des interventions de médecins, scientifiques et associations autour du dépistage, des facteurs de risque et des avancées thérapeutiques. Le public pourra poser ses questions, échanger et repartir avec des clés pour agir au quotidien.
(FESTIVAL) Du 4 au 11 octobre : Festival Atlântico à la Philharmonie
©Eric Engel
Pendant huit jours, la Philharmonie résonne au rythme des cultures lusophones. Du fado portugais aux musiques cap-verdiennes, des sonorités brésiliennes aux influences africaines, le festival atlântico célèbre une communauté linguistique de plus de 200 millions de personnes, riche d’histoires partagées et de traditions musicales multiples.
Chaque édition met en dialogue passé et présent : artistes confirmés de retour sur la scène luxembourgeoise et jeunes talents qui incarnent l’avenir. L’édition 2025 promet des interprétations vibrantes, où se croisent rythmes populaires, créations contemporaines et collaborations inattendues. Plus qu’un festival, atlântico est une traversée culturelle qui raconte, en musique, la diversité et la vitalité d’un monde connecté
(BLACK HISTORY MONTH) 8 octobre À 18H30 : Projection d’African Glory aux Rotondes
©DR
Et si le premier Africain à avoir foulé le sol des Amériques avait été… un empereur ? Au XIIIᵉ siècle, l’empire du Manden prospère en Afrique de l’Ouest. Bien avant Christophe Colomb, l’empereur Abu Bakr II entreprend une traversée audacieuse avec 2 000 navires et disparaît dans l’Atlantique.
Entre légende et vérité historique, ce docu-fiction retrace l’épopée d’un souverain visionnaire et redonne à la civilisation du Manden une place centrale dans le récit global. La projection, primée au Festival international du film panafricain de Cannes en 2023, sera suivie d’un panel de discussion en présence du réalisateur. Un rendez-vous à la croisée de l’histoire, du cinéma et du débat contemporain.
(CONCERT) 12 octobre à 20 h : SYML à la Rockhal
©Jesse Morrow
Derrière ce nom gallois qui signifie « simple » se cache Brian Fennell, artiste de Seattle qui a conquis la scène internationale avec une musique à la fois dépouillée et profondément émotive. Ancien membre du groupe Motopony, il s’est imposé en solo grâce à une écriture intime où se mêlent folk, pop et touches électroniques.
Sa voix cristalline, souvent accompagnée de piano minimaliste ou de textures électroniques discrètes, emporte l’auditeur dans un voyage intérieur empreint de mélancolie lumineuse. Des titres comme Where’s My Love ou The War sont devenus des hymnes de délicatesse, capables de toucher au plus profond. Sur scène, SYML livre des performances intenses et personnelles, où chaque chanson semble raconter une histoire unique et universelle.
(CONCERT) 15 octobre à 19h : Morcheeba à Den Atelier
Courtesy of Den Atelier
Depuis plus de trente ans, Morcheeba trace sa voie singulière entre trip-hop, soul et pop atmosphérique. Avec Escape The Chaos, leur onzième album, le groupe britannique offre douze titres tissés de grooves hypnotiques, de récits intimistes et de la voix inimitable de Skye Edwards. Des morceaux comme Call For Love ou Pareidolia conjuguent douceur psychédélique et énergie réconfortante, confirmant la capacité du groupe à évoluer sans jamais se trahir.
Sur scène, Morcheeba garde cette aura enveloppante qui apaise autant qu’elle transporte. Chaque concert devient un refuge sonore, une parenthèse hors du temps où l’on se laisse emporter par des mélodies chaleureuses et des atmosphères planantes. Un rendez-vous immanquable pour plonger dans l’univers d’un groupe culte, toujours aussi essentiel.
(BIEN-ÊTRE) 16 octobre : Concert et Yoga à l’Aalt Stadhaus (Differdange)
Le pianiste et professeur de yoga Jnanadev David Ianni convie à une expérience sensorielle inédite, où le souffle du piano se conjugue aux mouvements doux et à la respiration consciente. Conçu pour les adultes et les jeunes dès 12 ans, ce concert immersif ne requiert aucune pratique préalable : chacun est invité à se laisser guider vers un état de calme intérieur.
Dans cette rencontre singulière entre musique et yoga, les gestes se synchronisent aux notes, les silences deviennent respiration, et l’espace se transforme en lieu de détente partagée. Plus qu’une simple performance, l’événement propose un voyage introspectif et accessible à tous, une parenthèse de pleine conscience où l’harmonie se déploie autant dans le corps que dans l’esprit.
(THÉÂTRE) 17 & 18 octobre à 19h30 : FaustX au Grand Théâtre
© Candy Welz
Le metteur en scène sud-africain Brett Bailey, figure incontournable des festivals internationaux, revisite Faust II de Goethe à l’aune des fractures géopolitiques du XXIᵉ siècle. Présenté pour la première fois au Grand Théâtre, ce spectacle audacieux tombe à point nommé alors que l’on célèbre les 250 ans de l’arrivée de Goethe à Weimar.
Ici, le pacte avec Mephisto entraîne Faust dans les arènes contemporaines : manipulations économiques au Sud global, jeux de pouvoir aux frontières de l’Europe, projets technologiques démesurés dignes des oligarques de la Silicon Valley. Vagabond perpétuel, en quête d’expériences toujours plus intenses, Faust incarne une ambition sans frein, jusqu’à la démesure.
Portée par une troupe sud-africaine masquée, la mise en scène mêle surréalisme, imagerie spectaculaire et tension dramatique. FaustX se lit comme un conte visuel, à la fois halluciné et lucide, sur la soif de pouvoir et ses dérives. Une relecture corrosive d’un texte intemporel.
(CINÉMA) 10–26 octobre : Festival CinEast 2025 – 18ᵉ édition
©Jaroslaw Sosinski / Akson Studio
Le Luxembourg accueille la 18ᵉ édition du Festival du film d’Europe centrale et orientale, avec plus de 120 projections issues de 20 pays, des rencontres avec une trentaine d’invités, une exposition photo et plusieurs concerts.
Le festival débute par un Warming up week-end (10–12 octobre) avec notamment le concert électrisant de Fanfare Ciocărlia, fanfare rom roumaine dont les cuivres endiablés font danser le monde entier, suivi d’une soirée DJ jusqu’à l’aube.
La cérémonie officielle d’ouverture aura quant à elle lieu le 15 octobre au Kinepolis Kirchberg, avec la première internationale de Chopin, A Sonata in Paris de Michał Kwieciński. Ce film met en lumière le génie du compositeur polonais, adulé dans les salons parisiens, mais fragile et tourmenté par la maladie et la quête de l’amour véritable.
Entre projections en salle et en ligne, concerts, débats et rencontres, CinEast s’afforme comme le rendez-vous incontournable de l’automne pour découvrir les cinémas d’Europe centrale et orientale dans toute leur diversité.
(EXPOSITION) 18 octobre 2025 au février 2026 : David Claerbout – Five Hours · Fifty Days · Fifty Years à la Konschthal Esch
Courtesy of David Claerbout
Figure majeure de la scène contemporaine, David Claerbout explore les zones floues entre souvenir, perception et hallucination. À la croisée du cinéma expérimental, de l’installation vidéo et de l’animation numérique, son travail reconfigure notre manière de voir les images plus qu’il ne les montre.
La Konschthal lui consacre une vaste exposition qui rassemble des œuvres récentes et plus anciennes, tout en dévoilant sa nouvelle création, The woodcarver and the forest. Cette installation performative fonctionne comme une méditation inquiétante : derrière le tableau d’une forêt paisible se cache une machine implacable de déforestation, programmée pour se déployer sur plusieurs années. Entre contemplation et menace, l’expérience renverse nos habitudes de spectateurs.
L’exposition est accompagnée d’un livre publié par König Books, conçu comme un glossaire de sa pratique, et marque la première présentation monographique de l’artiste au Luxembourg. Un rendez-vous incontournable pour plonger dans l’univers d’un créateur qui interroge sans relâche la frontière entre image et réalité.
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