Décembre installe une autre cadence au Luxembourg. Il y a, bien sûr, les lumières des marchés de Noël inaugurés en novembre, et le tout nouveau numéro ELLE Luxembourg en kiosque, mais également la vie culturelle qui continue de battre son plein.
Ce mois-ci, on va de concerts en concerts, on se prépare à danser jusqu’au bout de la nuit (aaaah Folamour à Den Atelier !), on prend le temps de réfléchir avec une table ronde engagée, et puis, toujours, la danse contemporaine et le ballet classique pour continuer à s’émerveiller. Sélection (non exhaustive) de dates à noter tout de suite dans nos agendas.
(RENCONTRE / SOCIÉTÉ) 2 décembre : écouter les voix des femmes migrantes à Schifflange
À l’occasion de l’Orange Week, la commune de Schifflange organise à Teranga (la Maison de la transition alimentaire) une table ronde consacrée aux femmes migrantes. Originaires du Cameroun, de Bosnie, du Kosovo ou d’Iran, les invitées viennent raconter leurs parcours, leurs forces et leurs rêves. Le temps d’une soirée, il s’agit de rendre visibles des trajectoires souvent reléguées à l’arrière-plan, et de laisser la place à la parole de celles qui ont franchi des frontières géographiques, politiques ou intimes. Dans ce format volontairement convivial, l’écoute prime sur le débat. On y va pour entendre des récits concrets, loin des statistiques, et pour mesurer ce que l’exil change dans une vie quotidienne.
Teranga Maison de la transition alimentaire, avenue de la Libération, Schifflange
(CONCERT) 3 décembre : Tom Odell à la Rockhal
©DR
Révélé par « Another Love », Tom Odell a fait évoluer son écriture vers quelque chose de plus frontal, où la vulnérabilité n’est plus un effet de style mais le cœur du propos. Ses dernières chansons, de « Black Friday » à l’album A Wonderful Life, s’attaquent à ce qui travaille une génération entière : la santé mentale, la surcharge numérique, un sentiment diffus d’inquiétude. À la Rockhal, c’est ce répertoire-là qui résonnera, porté par un piano toujours très mélodique.
Nominé à plusieurs reprises aux Ivor Novello Awards, le Britannique revendique une forme de sincérité simple : moins l’image que la relation avec le public, moins le spectaculaire que la capacité à nommer ce qui pèse et ce qui console. Un concert pour celles et ceux qui aiment les chansons qui parlent sans détour.
Rockhal, Esch-sur-Alzette
(EXPO / ARTS VISUELS) 4 décembre : Vernissage de Marés Vivas aux Rotondes
©Steven Cruz
Le 4 décembre, les Rotondes inaugurent Marés Vivas, une installation signée Steven Cruz, soit une fresque en azulejos qui transforme un ancien pilier de la passerelle de la gare centrale en un hommage à la mémoire, à la migration, à l’espoir. Inspirée de l’art manuelin et de la tradition portugaise des carreaux (les azulejos) cette œuvre tisse une conversation silencieuse entre passé ferroviaire, parcours migratoires, récits d’exil et promesses de recommencement.
Le vernissage débute à 18h, avec visite du lieu, discussion avec l’artiste, puis DJ-set pour ouvrir l’installation au public dans un cadre convivial. L’œuvre restera visible en accès libre, 24h/24, 7j/7, offrant un espace de contemplation et de réflexion à toute heure.
Rotondes, Luxembourg-Bonnevoie. Entrée libre
(SOLIDARITÉ / CONCERT) 4 décembre : concert de gala pour SOS Villages d’Enfants Monde
©CG Watkins
À la Philharmonie, le concert de gala au profit de SOS Villages d’Enfants Monde s’inscrit dans cette série de rendez-vous où la musique s’impose comme un levier de soutien. Au programme, une soirée qui rassemble public, artistes et mécènes autour d’une même cause, celle de la protection et de l’accompagnement des enfants les plus vulnérables. On y va autant pour le plaisir du concert que pour le geste : offrir une place, en prendre une de plus, en faisant de ce 4 décembre un moment qui a un impact concret au-delà de la salle.
Philharmonie Luxembourg, Plateau de Kirchberg, Luxembourg-Ville
(POP-UP / DESIGN & ART DE VIVRE) Du 5 au 24 décembre : la boutique éphémère The pépins à Umbok
©The Pépins
Lancée au printemps 2025 par Lib et Vinz, The pépins est née d’un désir simple : rapporter de leurs voyages des objets qui racontent quelque chose, des pièces choisies pour leur caractère, leur matière, leur histoire. Après les débuts en ligne, le projet franchit une nouvelle étape en s’installant en boutique éphémère pour les fêtes de fin d’année.
Du 5 au 24 décembre, vous découvrirez une sélection élargie : objets du quotidien, créations artisanales, trouvailles glanées au fil des destinations qui ont nourri le projet. L’ouverture officielle, le 5 décembre à 18h30, se veut chaleureuse : un verre, des rencontres, et l’occasion de découvrir ce petit univers construit à deux.
Umbok, 6 rue de la Loge, Luxembourg-Ville
(THÉÂTRE) Du 6 au 12 décembre : Cyrano, Phèdre et les autres… au TNL
©DR / Isabelle Bonillo
Avec Cyrano, Phèdre et les autres…, Isabelle Bonillo remonte le fil de tous les rôles qu’elle n’a jamais pu jouer. Non par amertume, mais, plutôt, pour les prendre à bras-le-corps aujourd’hui : Phèdre, Antigone, Le Cid, L’Avare, Ruy Blas, Psyché, Macbeth, Médée, Lucrèce Borgia, Cyrano de Bergerac… Autant de chefs d’œuvre de la littérature classique revisités à sa façon, replacés dans l’expérience très concrète d’une vie de comédienne.
Sur scène, les grands monologues du répertoire croisent de courts textes sur le quotidien des acteurs. Après son adaptation en solo des Misérables, qui avait marqué le public du TNL et celui du Festival d’Avignon, Isabelle Bonillo revient avec un défi de plus : faire entendre ces classiques depuis un présent très vivant, avec humour et sans révérence figée.
Théâtre National du Luxembourg, route de Longwy, Luxembourg-Ville
(SHOPPING) 6–7 décembre : le Marché des créateurs du Mudam
©DR
Le Mudam ouvre une nouvelle édition de son Marché des créateurs, pensé comme un espace où l’art rencontre l’artisanat, où l’on vient autant pour acheter que pour découvrir. Pendant deux jours, 32 créateur·rice·s investissent le musée, dont 15 nouvelles signatures. Textiles, bijoux, céramique, accessoires, pièces graphiques… la sélection met en avant des univers très différents, réunis dans l’architecture lumineuse du musée.
Pour les familles, un Creative Art Lab accueille les enfants tout au long de la journée, autour du jeu modulable Combo Toys, conçu par des artistes et pensé comme une exploration simple du mouvement et de la manipulation. À l’extérieur, un foodtruck (Amore al dente) complète l’offre, tandis que Chiche! assure la petite restauration à l’intérieur. Le soir, Lowic Villa propose un DJ set et une vente de vinyles qui prolongent l’ambiance du marché.
Mudam Luxembourg, Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, Kirchberg
6 décembre : 10h–20h ; 7 décembre : 10h–18h.
(CONCERT) 6 et 7 décembre : Sofiane Pamart à la Rockhal
©Lenny Grosman
Sofiane Pamart revient à la Rockhal pour deux concerts en version « Piano Tour ». Médaillé d’or du Conservatoire de Lille, le prodige du piano contemporain s’est imposé loin des codes académiques, avec une musique qui tient autant de la grande bande originale que du récit d’aventures. Ses compositions, sombres sans être hermétiques, poétiques sans effet décoratif, jouent sur une intensité émotionnelle directe.
En solo, il dévoile également ce versant le plus intime d’un parcours construit entre la scène classique et le rap français, où il collabore avec SCH, Lacrim, Tiakola, Dinos ou Laylow. Son image, inspirée autant par la mode que par la rue, en fait une figure singulière du piano contemporain.
Rockhal, Esch-sur-Alzette
(DANSE) 12 et 13 décembre : DeLaVallet Bidiefono, Sorcières / Kimpa Vita aux Théâtres de la Ville
©Pierre Gondard
Figure iconique du continent africain, Kimpa Vita inspire à DeLaVallet Bidiefono un solo puissant, nourri par les cultures traditionnelles et les influences contemporaines. Sur une scène évoquant un champ de bataille, la danseuse Florence Gnarigo incarne cette prophétesse et martyre qui, au début du XVIIIᵉ siècle, se bat pour l’indépendance de son pays et finit condamnée pour hérésie.
Le texte de Dieudonné Niangouna, la musique de Benoît Lugué et la voix de la chanteuse Dina Mialinelina composent un paysage sonore dense. Sorcières / Kimpa Vita dépasse le strict récit historique pour devenir un hommage aux femmes qui luttent encore aujourd’hui contre l’oppression. Un moment fort du cycle « Décembre en danse ».
Théâtre des Capucins, place du Théâtre, Luxembourg-Ville
(CONCERT/CLUBBING) 13 décembre : Folamour à den Atelier
©Jules Renault
Producteur et DJ multi-instrumentiste, Folamour tourne depuis plus de dix ans sur les grandes scènes électroniques. On l’a vu à Tomorrowland, Glastonbury ou Coachella, mais également dans des Boiler Room devenues virales. À Den Atelier, il retrouve un format plus proche du club, où l’on mesure mieux ce qui fait sa patte : un sens aigu de la musicalité, un goût pour les sets qui montent progressivement plutôt que pour les effets immédiats. Avec en plus un line-up local en première partie, voilà sans nul doute LA soirée qu’il ne faudra pas manquer.
den Atelier, 54 rue de Hollerich, Luxembourg-Ville
(CONCERT) 14 décembre : Ibrahim Maalouf joue Kalthoum à la Philharmonie
Courtesy of Phlharmonie Luxembourg
Avec Kalthoum, Ibrahim Maalouf rend hommage à Oum Kalthoum, immense figure de la musique arabe. Le projet, conçu comme une grande suite laissant une large place à l’improvisation, transpose l’art de la diva égyptienne dans un langage jazz, porté par la trompette et un quartet.
Sur scène, il ne s’agit pas de « revisiter » un répertoire pour le moderniser, mais de retrouver ce fameux tarab : cet état de communion intense entre artistes et public. Une manière singulière de traverser l’héritage d’Oum Kalthoum en passant par l’écriture très personnelle de Maalouf.
Philharmonie Luxembourg, Grand Auditorium, Luxembourg-Ville
(BALLET) 16 décembre : Casse-noisette au Casino 2000
©Unsplash
Classique absolu de la saison d’hiver, Casse-noisette revient au Casino 2000 dans une version annoncée comme « féerique ». Sur la musique de Piotr Tchaïkovski, on retrouve l’histoire de Marie, qui reçoit un casse-noisette pour Noël avant de plonger, la nuit venue, dans un monde où les jouets s’animent et l’emmènent vers d’autres paysages.
Costumes soignés, chorégraphies rythmées, atmosphère de fête : tout est pensé pour un public familial, avec ce mélange de nostalgie et de magie qui fait le charme du ballet. Pour celles et ceux qui ont envie d’un Noël très classique, dans le bon sens du terme.
Casino 2000, Mondorf-les-Bains
(FOOD) 17 décembre : un Bistrot parisien chez G.A.N.G.
Le temps d’une soirée, l’adresse GANG installe un « Bistrot parisien » au cœur de la Belle Étoile. Au programme, un menu en trois services imaginé par le chef Morris (Specto), en collaboration avec Angelo et Aristide du Grand Café. On aime l’idée de se concentrer, sur une carte courte, ce qui fait la force d’une cuisine française bistrotière bien exécutée.
Résolument, on y va pour le détour assumé par Paris, sans folklore, avec une brigade qui connaît bien le terrain luxembourgeois. Une parenthèse très food au milieu d’un mois plutôt saturé de concerts et de spectacles.
Shopping Center La Belle Étoile, Bertrange
(LITTÉRATURE) 21 décembre : Festival Textes sans frontières #5 au Escher Theater
Le principe du Festival Textes sans frontières tient en une formule simple : des textes contemporains venus d’un pays ou d’une région du monde, des artistes de théâtre réuni·es pour l’occasion, et plusieurs lieux de la Grande Région qui en accueillent les lectures. Pour cette édition anniversaire, consacrée aux écritures africaines, cap sur l’Ouganda, le Cameroun, le Bénin et le Nigéria.
Au Escher Theater, les textes sont joués sous une forme scénique légère, avant un brunch de spécialités africaines et des temps d’échange avec celles et ceux qui font le théâtre. Une façon très concrète d’entrer dans des dramaturgies peu présentes sur les scènes européennes.
Ariston / Escher Theater, Esch-sur-Alzette
(EXPO) Jusqu’au 17 janvier : Burdened By Blessings de YoYo Lander à la Galerie Zidoun-Bossuyt
Courtesy of Galerie Zidoun-Bossuyt
Avec Burdened By Blessings, la galerie Zidoun-Bossuyt présente la première exposition personnelle de YoYo Lander au Luxembourg. L’artiste, basée à Los Angeles, travaille à partir de papiers aquarelle découpés et teintés qu’elle superpose pour composer des corps, des silhouettes, des fragments de gestes. Ses collages célèbrent la beauté, la force mais aussi la vulnérabilité de ses sujets, majoritairement noirs, en s’attachant à la manière dont un corps occupe l’espace.
Loin d’une posture théorique, l’exposition s’intéresse à ce qui se joue dans une démarche, dans une épaule ou dans une façon de se tenir ensemble. Des œuvres texturées, presque sculpturales, qui invitent à regarder autrement des attitudes qui pourraient sembler anodines.
Zidoun-Bossuyt Gallery, 6 rue Saint-Ulric, Luxembourg-Ville
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