Du 21 au 23 novembre, Luxembourg Art Week revient pour sa 11ᵉ édition et réunit 77 galeries et institutions de 15 pays sur quatre continents. 

De nouveau installée sur le Champ du Glacis, la foire, à la fois vitrine d’excellence et lieu d’échange, reflète l’énergie d’un Luxembourg au cœur duquel  plus de 170 nationalités se croisent au quotidien. En mettant Montréal à l’honneur, l’édition 2025 invite les visiteurs à découvrir de nouvelles perspectives et un dialogue dynamique entre les scènes artistiques. En pleine montée en puissance, la Luxembourg Art Week confirme ainsi le rôle du Luxembourg comme destination incontournable de l’art contemporain. De son côté,  Art Walk, elle, anime déjà depuis quelques semaines le centre-ville, offre quant à elle un avant-goût enthousiaste de l’événement. Quant à notre propre déambulation au cœur de la foire, elle nous a mené à sélectionner cinq galeries ou projets qui ont particulièrement retenu notre attention. La sélection ELLE Luxembourg.

Visions au féminin en lumière

La galerie Duran Contemporain, l’une des quatre galeries venues de Montréal, met en avant une nouvelle génération d’artistes aux démarches audacieuses, qu’il s’agisse de peinture, de sculpture, d’installation, de photographie, de vidéo ou de performance. Elle présente Visions Montréalaises, une exposition réunissant six peintres émergentes : Rebecca Storm, Rosalie Gamache, Holly MacKinnon, Sylvia Trotter Ewens, Maryam Izadifard et Michelle Paterok. Leurs œuvres, entre figuration et abstraction, explorent des enjeux résolument contemporains : visibilité, rapport au corps, instabilité du sens et éthique de la représentation. 

©Jessika Maria Rauch

Quand le réel flirte avec le rêve

Fidèle à son esprit de découverte, la galerie luxembourgeoise Reuter Bausch, active depuis quatre ans, revient avec une sélection de jeunes artistes prometteurs. Parmi eux, la Française Soraya Dagman, 32 ans, présente plusieurs œuvres, dont Les Amoureux. L’artiste fait vibrer ses scènes d’un réalisme précis et de couleurs intenses, où se mêlent rêverie et romantisme contemporain. Souvent inspirée de photographies capturant de vrais moments de vie, Soraya Dagman ancre son travail dans le réel tout en laissant affleurer, dans ses pièces les plus récentes, des touches plus surréalistes. Autant de pistes ouvertes vers un avenir artistique empreint de mystère et de possibilités.

Découvertes intéressantes pour les jeunes collectionneurs

À Metz, la jeune galerie PJ Metz se distingue par sa quête de collaborations durables avec des artistes émergents, souvent venus d’Asie, de Corée ou de Taïwan, comme c’est le cas pour Una Ursprung. Son nom à consonance allemande vient de son mari, mais son œuvre, elle, est un voyage très personnel. Elle est une immersion dans la nature, qu’elle transpose sur toile en lui offrant une respiration singulière, presque suspendue, grâce à une couche picturale supplémentaire. Recommandées par 101 Collecting, ses œuvres comptent parmi les plus accessibles de la foire. Résolument une opportunité intéressante pour les jeunes collectionneurs en quête de belles découvertes.

Femmes devant l’objectif : force et beauté

Même si ce sont souvent les artistes féminines qui nous touchent en plein cœur, l’émotion opère tout autant avec Safro Emmanuel Annor. Né en 2002 au Ghana et entouré de femmes fortes, il en fait les héroïnes de son œuvre : sa nièce, mais également d’autres femmes de sa famille et de sa ville, qu’il capture avec une sensibilité rare. Ce qui a commencé avec de simples photos prises à l’iPhone est devenu une pratique pleinement maîtrisée, à présent  parfaitement portée par The Bridge Gallery Paris, une jeune galerie d’art contemporain qui met particulièrement en lumière des artistes originaires d’Afrique et de sa diaspora. À découvrir dans la « Take Off Section » de la LAW.

©Jessika Maria Rauch

Le Café qui se rêve en œuvre vivante

Et comme toujours, le Café n’est pas simplement un café, mais un lieu qui invite à s’attarder – ou à tomber amoureux – de la créativité d’un·e artiste, ou cette année, d’un duo. Sous le nom de Celeste, María Fernanda Camarena et Gabriel Rosas Alemán transforment l’espace ouvert du Café Celeste en un véritable entre-deux vivant, à mi-chemin entre peinture murale et installation immersive. Leur dialogue poétique de formes, de couleurs et de rythmes sensibles crée un environnement qui dépasse la simple décoration : un lieu d’hospitalité, de proximité et d’échanges, où les visiteurs sont invités à aller au-delà de la contemplation et à vivre une expérience partagée.

Programmes et satellites

Lors de votre parcours à travers l’univers des 77 artistes, n’oubliez pas de vous arrêter aux ateliers et aux panels. Ils explorent des thématiques passionnantes et offrent un avant-goût de lieux et de projets qui, dans les semaines et mois à venir, entendent inspirer et surprendre les amateurs d’art, y compris dans le sud du pays, avec le Konschthal à Esch, le Creative Hub 1535 à Differdange ou encore la plateforme Elektron.

Enfin, une véritable surprise pour quiconque cherche l’inédit. L’exposition Timeless Voices, organisée par Le Cercle des collectionneurs du Mudam Luxembourg est à découvrir jusqu’au dimanche 23 novembre au Malt, au sein du complexe du LUCA – Luxembourg Center for Architecture. Cette invitation à découvrir des travaux des grands artists comme Su-Mei Tse, Edward Steichen, Marina Abramović et Georg Baselitz aux côtés d’artistes luxembourgeois tels que Tina Gillen et Flip Markiewicz (pour mentionner que quelques-uns) est une plongée dans un dialogue inédit entre collections privées, où peintures, sculptures, photos et installations vidéo deviennent actrices de leur époque. Chaque chapitre de l’exposition, curaté par Claire di Felice, invite à plonger dans un univers différent et révèle que l’art n’est jamais immobile.

Pour toutes les informations et le programme.

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