Avec le parcours Art Walk, proposé à Luxembourg-Ville dans le cadre de la foire d’art contemporain Luxembourg Art Week, la capitale se transforme en une galerie d’art contemporain à ciel ouvert jusqu’au 23 novembre. ELLE Luxembourg vous emmène en balade.
L’Art Walk se décline en plusieurs volets. Tout d’abord un parcours de “Sculptures monumentales” reliant le plateau de la Gare au boulevard Royal, ainsi qu’une série d’expositions “Capsules” installées dans des vitrines inoccupées des rues du centre, à aller admirer dès à présent. Puis, des expositions tenues dans des galeries ou institutions, portées par des associations, ainsi que des rendez-vous – projets artistiques, expositions et performances – réalisés en collaboration avec les partenaires de la foire, dont la plupart seront à découvrir en novembre.
Comme une mise en bouche avant le démarrage officiel de Luxembourg Art Week (du 21 au 23 novembre), ELLE Luxembourg est donc allé jeter un œil à ce parcours de sculptures et ces vitrines capsules. Une initiative qui en est à sa troisième édition et qui entend « tisser des liens tangibles entre l’espace éphémère de la foire qui se tiendra au Glacis et la ville, à travers une sélection d’installations dans l’espace public ».
Avant de démarrer la balade, rendez-vous dans l’un des cafés, l’une des galeries ou tout autre lieu d’intérêt culturel de la ville – ou juste par ici – pour vous procurer une carte et suivre l’itinéraire proposé. Si vous souhaitez ajouter un peu de ludique à la promenade, l’application VisitLuxembourg propose un onglet « Luxembourg Art Week Challenges » qui vous invite à relever des défis spécialement créés pour l’occasion tout au long du parcours.
Une dizaine de sculptures à découvrir
Commençons par cheminer au fil de la dizaine de sculptures exposée du centre-ville au plateau de la Gare. Téléphone à la main, certains passants s’amusent déjà à scanner les QR code placés au pied de chacune des œuvres afin de mieux les comprendre. Voici quelques-uns de nos coups de cœur…
Les sculptures d’Éric Schumacher (1985, Luxembourg) tout d’abord, plutôt intrigantes : avec Thank-You Monoliths (2021), l’artiste présente des blocs bruts faits à la main en Jesmonite, embossés des mots « Thank You » et posés sur des poutres en acier rouillé. « Évoquant le langage de la publicité commerciale et la monumentalité de l’architecture, l’œuvre réinterprète les symboles de pouvoir et de gratitude », peut-on lire sur la carte qui nous accompagne.
Poétique ensuite, ce pied enlacé de plantes et d’insectes signé Martine Feipel (1975, Luxembourg) et Jean Bechameil (1964, France). Coulée en aluminium, cette œuvre baptisée Entangled évoque la statuaire classique, ces parties du corps qui survivent à leurs figures, mais reprises ici par le monde vivant. « Entre permanence minérale et flux biologique, l’œuvre imagine un équilibre modifié où nature et humanité cohabitent, s’influencent mutuellement et transforment notre perception de notre place sur Terre ».
Intéressante aussi, la revisite de Serge Ecker (1928, Luxembourg), d’un objet banal en une déclaration monumentale. Caddy Type Mk. IX “cactus” – en route pour la belle étoile (2025) présente en effet un chariot de supermarché déconstruit en un modèle surdimensionné façon Airfix. « Un format ludique qui interroge la culture consumériste, où le shopping est devenu un rituel rassurant dans l’incertitude ».
Jolies également, les sculptures de Stefan Strumbel (1979, Allemagne) représentant un hibou et un renard. « The Owl, coulé en bronze patiné et trônant sur un cône de pin, unit un motif naturel au poids symbolique d’une horloge à coucou. Calme, mais vigilant, il incarne la sagesse et la capacité de voir l’invisible. Dans un contexte de bouleversements mondiaux, il devient un témoin silencieux de notre époque. Fuchs, autrefois rusé et indépendant, perd ses repères avec l’âge, oublie le chemin du retour et se désapprend à chasser. (…) Inspirée d’une histoire vraie de la Forêt-Noire, cette sculpture évoque avec chaleur et sensibilité la fugacité, le soin et la communauté ». On a bien entendu envie d’en savoir davantage, mais loin de nous l’envie de tout divulgâcher : au fil de la promenade restent encore les œuvres de Jean-Pierre Formica (1946, France), Anni Mertens (1995, Luxembourg), Julien Hübsch (1995, Luxembourg), Gary Schlingheider (1983, Germany), Chidy Wayne’s (1981, Spain) ou encore Alice Channer (1977, UK) à découvrir.
Lèche-vitrine artistique avec Capsules
Continuons avec du lèche-vitrine artistique avec “Capsules”, qui transforme des espaces commerciaux vacants, des vitrines et des façades en un parcours artistique disséminé à travers le centre-ville de Luxembourg. Plus de 600 candidatures non seulement européennes, mais aussi internationales ont été soumises après un appel à projets lancé pour la première fois cette année par Luxembourg Art Week, témoignant de la résonance et de l’importance croissante de cette initiative.
Au Centre Brasseur, au n°36 de la Grand-Rue, Corentin Darré (France,1996) dévoile ainsi avec Chagrin, des installations théâtrales où s’entrecroisent amour, violence, deuil et résistance, interrogeant la manière dont les récits façonnent notre regard sur l’altérité et révélant, par le prisme de la fiction, les rouages de la stigmatisation et de l’exclusion. Grand-Rue toujours, It Happened Tomorrow de Val Smets (1991, Luxembourg) explore la perception, la mémoire et la synesthésie à travers une installation où grande impression textile, champignons surdimensionnés et branches tombées mêlent surréel et tangible. Un travail qui invite à réfléchir sur le temps, l’environnement et l’interconnexion. Rue Louvigny cette fois, Julie Krakowski (1986, France) transforme le textile en un langage poétique de mémoire et de mouvement. Des centaines de fragments de tissu cousus à la main se regroupent et se dispersent comme un vol d’oiseaux, leur rythme collectif faisant écho aux motifs naturels de rassemblement et de relâchement. Une invitation à ralentir et à contempler le pouvoir silencieux de la répétition, du soin et de la transformation inscrit dans la matière. D’autres Capsules en place – ou à venir – enrichissent le parcours.
Retrouvez toutes les infos ici.
À lire également
Que faire en novembre au Luxembourg ?
Pourquoi le tapis rouge du cinéma italien brille-t-il à Villerupt ?
5 livres pour aborder la santé mentale (et aller mieux)