Du 20 au 23 novembre 2025, la Biennale De Mains De Maîtres ouvre ses portes au public à l’emblématique 19 Liberté (l’ancien palais de l’ARBED, ndlr.) pour une 5ᵉ édition placée sous le signe de la Nature Singulière et avec la Tchéquie pour invitée d’honneur. Plus de 100 artistes luxembourgeois et tchèques sont à découvrir. ELLE Luxembourg vous en donne un petit avant-goût.

Créée en 2016 à l’initiative du couple Grand-Ducal, LL.AA.RR. Guillaume et Stéphanie de Luxembourg, la Biennale De Mains De Maîtres s’est imposée parmi les expositions internationales qui s’emploient à défendre les métiers d’art, s’affirmant,  en moins de dix ans, comme l’un des rendez-vous incontournables au niveau européen. 

Du 20 au 23 novembre 2025, la capitale se fait la vitrine de l’artisanat, à travers une éphémère et inédite collection d’objets uniques d’exception, façonnés… de mains de maîtres. Des experts en arts du feu, en sculpture, en textile, en travail du métal ou du béton, en ébénisterie, en haute couture, en imprimerie ou encore en gravure exposeront ainsi leurs créations au 19 Liberté aka l’ancien palais de l’Arbed, quartier Gare.

Tous composeront autour du thème « Nature Singulière », adopté pour cette 5e édition. « Plutôt la célébrer que bêtement en profiter, l’entretenir davantage que l’exploiter et l’appauvrir, utiliser à bon escient toutes les richesses qui nous sont offertes, en prenant soin de les préserver pour l’avenir de ceux et celles qui vont nous suivre. Les artisans sont parmi ceux qui, aux côtés des paysans, ont peut-être le mieux respecté ces règles de bonne conduite à l’égard du vivant, et ce jusqu’à la mi-temps du XXe siècle et l’avènement du consumérisme dans nos pays dits civilisés. Il est urgent de nous réapproprier ces valeurs du bien-vivre ensemble, de cultiver le beau sans dégrader cette nature à la fois unique et si précieuse. Plutôt que de vouloir l’imiter, la sublimer, la redessiner, la réinventer, pourquoi ne pas l’enrichir par notre génie, comme les plus grands artistes l’ont fait depuis l’Antiquité ? », justifie Jean-Marc Dimanche, commissaire général de l’exposition qui s’étendra sur 2500 m2.

Des œuvres qui réinterprétent la nature

Pour vous donner un avant-goût des belles choses à voir sur place, évoquons le travail de Monique Wolter, artiste verrière luxembourgeoise, qui présentera une œuvre poétique inspirée par la vulnérabilité du vivant et, plus particulièrement, par le berceau des oiseaux, composée d’une centaine de feuilles en verre opaque, moulées à partir de véritables feuilles de saule. Charlotte Payet, artiste germano-luxembourgeoise lauréate du Prix de l’Artisanat d’Art 2024, a de son côté développé une œuvre sculpturale associant techniques traditionnelles de tissage et réflexion écologique sur l’accumulation de déchets plastiques. Son installation monumentale composée de bouteilles en PET colorées et recyclées, tissées en structures tridimensionnelles et soutenues par des colonnes d’acier, est inspirée par la forme iconique de la bouteille de Coca-Cola. Une manière d’interroger la beauté standardisée, la consommation de masse et la durabilité.

La sculpteure luxembourgeoise Nadine Zangarini a choisi quant à elle de travailler un érable issu du jardin de sa mère, symbole de protection dans la tradition celtique. La pièce, avec ses courbes et son espace intérieur, capture l’essence même de la vie : fragilité, transformation et renaissance. Citons encore les 42 carpes en porcelaine, façonnées et peintes à la main, disposées en une constellation formant un carré mural par l’artiste luxembourgeoise Marie-France Philipps. Chaque poisson, unique par sa forme, sa flexion, son motif et sa coloration, incarne la singularité du vivant. À ne pas manquer non plus, la monumentale œuvre de Yanis Miltgen, artiste luxembourgeois qu’on ne présente plus, fusion entre nature idéalisée et technologie obsolète. Ce dernier a assemblé de vieux composants et appareils auxquels il redonne vie et qu’il associe  à des techniques de broderie d’art traditionnelles. 

On ne divulgâchera pas les créations de Louise Aimard, Romy Boentges-Trauffler, Pascale Pleimling-Putz ou encore Sandra Resende, mais toutes, clairement, méritent la visite. 

La Tchéquie à l’honneur

Invité d’honneur de l’édition 2025 ? La Tchéquie, qui succède au Portugal. 40 créateurs tchèques proposeront ainsi au grand public de découvrir des techniques originales et de participer à des workshops. L’occasion de découvrir d’autres traditions, savoir-faire et innovations.

Pour prolonger l’expérience, un parcours Hors les murs invite également le grand public à visiter neuf lieux emblématiques de la capitale qui, au gré de leur programmation, accueilleront une sélection d’œuvres signées des mêmes artisans et créateurs. Consultez toute la programmation sur https://www.demainsdemaitres.lu/fr/

À lire également

Paul Gasnier : « Regarder l’autre pour ce qu’il est, un être humain faillible »

Art Walk : quand l’art contemporain s’invite survotre chemin

Design au Luxembourg : une scène structurée et vivante