La seconde sélection du prix Goncourt est tombée. Parmi les traditions qui rassurent et instruisent, les académiciens du Goncourt rappellent que certaines batailles se gagnent encore à la plume.

Il y a des saisons pour tout. L’automne, c’est pour les feuilles et pour les écrivains. Aujourd’hui, 7 octobre 2025, huit romans viennent de franchir la deuxième étape du prix Goncourt, prix littéraire qui a débuté le 3 septembre avec quinze ouvrages. Cette année, les académiciens ont visiblement préféré le solide à l’expérimental : du vécu, de la mémoire, du monde, bref, du roman qui sait encore ce qu’il raconte.

Emmanuel Carrère, toujours en lice, continue sa route vers le triplé littéraire avec son roman, « Kolkhoze » (P.O.L.), plongée autobiographique dans une histoire familiale entre Russie, Ukraine et Géorgie. Natacha Appanah, elle continue de décrire la douleur féminine avec une douceur à couper le souffle… et peut-être le vote, avec son roman, « La nuit du cœur » (Gallimard). À leurs côtés, Laurent Mauvignier poursuit son œuvre de filiation et de mémoire, fidèle à son art du silence qui hurle, avec « La maison vide » (Minuit).

De nouveaux visages dans le seconde sélection du prix Goncourt

Mais la liste réserve aussi des visages neufs. Paul Gasnier, journaliste chez « Quotidien », signe « La collision » (Gallimard), un premier roman bouleversant, né de la mort de sa mère et devenu réflexion politique sur la société française. Autre plume venue du reportage : Alfred de Montesquiou, avec « Le crépuscule des hommes » (Robert Laffont), ancien grand reporter, explique la chute des empires et la tentation de la violence. Entre eux, Caroline Lamarche joue sur la beauté du trouble dans « Le bel obscure » (Seuil), Yanick Lahens fait naviguer la mémoire haïtienne avec « Passagère de nuit » (Sabine Wespieser), et Charif Majdalani convoque la noblesse des ruines politiques, avec « Le nom des rois » (Stock).

Le 28 octobre, ils ne seront plus que quatre. Puis un seul, le 4 novembre, autour de la table du Drouant, succédant à Kamel Daoud et ses 452 000 exemplaires vendus de « Houris » (Gallimard). En attendant, on savoure cette liste, et la certitude que dans un pays où tout se discute, il reste encore des phrases qui tombent juste.

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